BRUCE MARSHALL GROUP: Borrowed Time (2018)

Ce guitariste originaire de Boston a joué avec le grand Toy Caldwell, ce qui entraîne immédiatement le respect. Bien sûr, la carrière de Bruce ne s’est pas limitée à cela. Il a fait beaucoup d’autres choses et enregistré plein d’albums. Mais avoir fait partie du Toy Caldwell Band et partagé la scène avec Charlie Daniels, The Outlaws et Lynyrd Skynyrd, c’est une sacrée carte de visite. Son dernier disque en date s’apparente à une réussite. Il faut souligner que Bruce Marshall partage les solos avec un deuxième gratteux, ce qui renforce la palette sonore de cette production. Le rock n’ swing « Caught in the middle » démarre fort avec un solo mélangeant Charlie Christian et Brian Setzer ainsi qu’un solo de saxophone. Le blues lent en mode mineur « Borrowed time » déverse en cascade des solos mêlant technique et feeling. La pression ne retombe pas avec le swinguant « Flat tire shuffle » et sa guitare efficace. Á signaler également, « Devils in the delta » (pourvu d’une rythmique échappée des marécages et d’une slide diabolique) et « If dreams were money » (un slow bluesy à la Gary Moore avec le superbe solo de rigueur). Jazz-swing et six-cordes expertes sont au programme de « Short on cash » et « Victor talking machine » tandis que « Smooth ride up » donne dans la ballade country/americana. Mais la médaille d’or revient sans aucun doute à la merveilleuse reprise de l’instrumental « Sleep walk ». Tout y passe : maîtrise technique, solo mélodique, phrasés jazzy, maniement expert de la tige de vibrato, solo en accords sur deux cordes, saxo velouté et slide aérienne. Chapeau ! En résumé, on peut qualifier ce « Borrowed time » de disque qui swingue et de véritable remède contre le cafard.

Olivier Aubry